Je te bénis, puissante et bonne Mère,
Je te bénis, toi qui du haut des cieux
Sur ton enfant exilé sur la terre
Avec amour daignes jeter les yeux.
Combien de fois ta bonté généreuse
M'a prodigué ses trésors infinis!
Je chanterai sur ma lyre joyeuse:
Je te bénis, je te bénis!
Tu sais, hélas! combien je suis fragile,
De te trahir un jour, Mère, j'ai peur:
Je viens chercher un sûr et doux asile,
Là, protégé contre mon inconstance,
Contre les traits de tous mes ennemis,
Je redirai dans ma reconnaissance:
Je te bénis! Je te bénis!
Quand sonnera l'heure de l'agonie,
A mon chevet hâte-toi d'accourir.
Puissé-je alors prononcer, ô Marie,
Ton nom si doux et dans tes bras mourir!
Et mets enfin le comble à ta tendresse.
Emmène-moi bien vite au Paradis;
J'y chanterai dans une sainte ivresse:
Je te bénis! Je te bénis!