Dieu qui, pour me racheter,
Etes mort sur le Calvaire,
Je crains de voir éclater
Contre moi votre colère:
J'ai trop su la mériter,
Fils ingrat envers mon Père!
(Refrain)
Mais songez, adorable Roi,
Que vous êtes mort pour moi.
Mais songez, adorable Roi,
Que vous êtes mort pour moi.
Grand Dieu, si votre bonté
Ne l'emporte sur mon crime,
Je vois le ciel irrité
Prêt à perdre sa victime;
L'enfer que j'ai mérité
M'ouvre déjà son abîme.
J'ai fait servir vos bienfaits,
Seigneur, à vous faire outrage;
Dans mon âme mille excès
Ont profané votre ouvrage;
Vous n'y voyez plus les traits
De votre divine image.
Je résiste chaque jour
Aux attraits de votre grâce;
Je n'ai pour vous nul retour,
Je me sens un coeur de glace;
Je crains qu'enfin votre amour
De mes froideurs ne se lasse.
Hélas! j'ai fui loin de vous,
Mon Dieu, ma seule espérance!
Qui pourtant me fut plus doux?
Qui berça mieux mon enfance?
Ainsi, de votre courroux
J'ai provoqué la vengeance.