Du séjour de la gloire,
Bienheureux, dites-nous,
Après votre victoire,
Quels biens possédez-vous?
Ces biens sont ineffables,
Le coeur n'a point compris
Quels trésors admirables
Dieu garde à ses amis.

Martyrs, dont le courage
Triompha des bourreaux,
Quel est votre partage
Après de si grands maux?
- Tous, la couronne en tête
Et la palme en nos mains,
Nous chantons la conquête
Du Sauveur des humains.

Vous, humbles solitaires,
Que la croix a séduits,
De vos jeûnes austères
Quels sont les heureux fruits?
- Pour tous nos sacrifices
Et nos saintes rigueurs,
Un torrent de délices
Vient inonder nos coeurs.

Vous, épouses fidèles
De l'immortel époux,
Pour vos vertus si belles,
Quel bonheur goûtez-vous?
- Épouses fortunées,
Nous pouvons en tout lieu,
De roses couronnées,
Suivre l'Agneau de Dieu.

Mais quelle est la durée
De ce charmant repos?
Est-elle mesurée
A celles de vos maux?
- Oh! non, de la souffrance
Bien court est le moment;
Mais notre récompense
Dure éternellement.

O Saints de la Patrie,
Les yeux levés vers vous,
Nous vous portons envie:
Priez, priez pour nous!
- Ah! puissent nos prières,
Et votre repentir
En Dieu, bien-aimés frères,
Un jour, nous réunir!

Ah! daignez nous apprendre,
En cet exil cruel,
Quelle route il faut prendre
Pour arriver au ciel.
- Celui qui veut nous suivre,
Doit combattre et souffrir;
Pour mériter de vivre,
Il faut savoir mourir.