Au pied des saints autels pleurons amèrement;
Aimons notre Jésus au divin Sacrement,
On l'oublie, ô douleur! on l'insulte, on l'outrage
Vous du moins, qui l'aimez, venez lui rendre hommage.

Pour vous quelle froideur, ô Dieu de l'univers!
Jésus, souvent, hélas, vos temples sont déserts;
De fidèle amis à peine un petit nombre
Des beaux jours de la loi nous retrace quelque ombre.

Pourquoi donc parmi nous fixer votre séjour?
Pourquoi ne nous donner que des marques d'amour,
Dans vos temples sacrés où mille irrévérences
Devraient faire éclater vos trop justes vengeances?

"Je suis abandonné de mes propres amis;
Je les vois se ranger parmi mes ennemis!"
C'est ainsi que se plaint Jésus-Christ aux fidèles;
Nous, chrétiens, réparons l'oubli des coeurs rebelles.

Seigneur, ayez pitié de ces pauvres pécheurs,
Et déchargez sur nous les coups de vos fureurs.
Pardonnez, ô Jésus, pardonnez, Coeur aimable,
Ah! daignez écouter notre amende honorable.

Contrits et prosternés au pied de vos autels,
Vous pouvez nous frapper, nous sommes criminels;
Mais si vous regardez votre sang et nos larmes,
De vos mains, Dieu d'amour, vont s'échapper les armes.