Mon Jésus, toutes les fois que je dis:
Dieu soit loué, ou bien:
Que la volonté de Dieu soit faite,
j'entends par là accepter tout ce que
vous avez disposé ou ordonné de toutes éternité,
relativement à moi.
Je ne veux d'autre office,
d'autre habitation,
d'autres vêtements,
d'autre nourriture,
d'autre santé,
d'autre vie,
que ce qu'il vous plait que j'aie.
Je ne veux ni emploi, ni talents,
ni fortune que ce que vous m'avez destiné.
Si vous ne voulez pas que mes affaires réussissent,
s'il faut que mes entreprises échouent,
que mes proès se perdent,
que tous mes biens me soient ravis; je le veux.
Si vous voulez que je sois méprié,
mal vu, diffamé,
maltraité même par mes plus proches;
je le veux aussi.
Si vous voulez que je m'appauvrisse,
que je vive toujours
dans les transes et les angoisses;
je le veux également.
Si vous voulez que je sois toujours malade,
couvert de plaies,
estropié dans un lit,
abandonné de tous;
je le veux de la même manière
et pour tout le temps que vous le voudrez.
Je mets ma vie entre vos mains,
et j'accepte la mort que vous me destinez,
celle de mes parents et de mes amis;
enfin, tout ce qu'il vous plaira de m'envoyer.
Je veux pareillement tout ce que
vous voulez pour ce qui
concerne mon avantage spirituel.
Je désire vous aimer durant cette vie
de toutes mes forces,
et aller vous aimer en paradis
comme vous aiment les Séraphins;
mais je ne content de ce que vous voudrez faire.
Si vous ne me donnez qu'un degré d'amour,
de grâce ou de gloire,
je n'en demanderai pas davantage,
puisque vous le voulez ainsi.
J'aime mieux que votre volonté s'accomplisse,
que si j'obtenais pour moi-même les plus grands biens.
Disposez donc de moi, ô Dieu,
comme vous l'entendrez,
et ne faites aucune attention
à ma volonté propre.
Quel que soit le traitement
que vous me ferez subir, doux ou amer,
agréable ou pénible je l'accepte avec joie,
parce que l'un et l'autre
me viendra de votre main.
J'accepte aussi spécialement,
mon Jésus, ma mort
et les tribulations qui l'accompagneront,
de la manière,
au lieu et au temps
que vous aurez déterminé.
Je les unis, mon Sauveur,
avec votre sainte mort,
et je vous les offre comme un tribut
de l'amour que j'ai pour vous.
Je veux mourir pour satisfaire,
et accomplir ainsi votre volonté.