O mon Jésus,
il n'y a que vous pour moi sur la terre,
comme il n'y aura que vous pour moi dans le ciel.
Il n'y a que vous sans interruption,
jaloux de mon âme; que vous,
attendant sans cesse ses regards,
ses embrassements;
que vous qui connaissiez à fond ses bassesses,
ses souillures,
et qui ne vous dégoûtiez pas de son commerce;
que vous, pardonnez-moi de le dire,
fou d'amour pour moi,
fou jusqu'à la folie de l'incarnation,
de la Crèche, de la Crois,
du Tabernacle.
O mon Sauveur,
qu'irais-je donc demander aux créatures?
Rien non rien, ni estime,
ni louange, ni service, ni affection.
Cachez-moi donc à leurs regards.
Vous voulez jouir seul de moi,
et moi, je ne veux jouir que de vous,
de vous seul dans le temps et dans l'éternité!
(Saint Augustin)