Notre Père qui êtes aux cieux!
que votre volonté soit faite
en la terre comme au ciel!
Chaque fois que je prononcerai ces paroles,
je prétends, ô mon Dieu,
accepter avec une pleine
et entière résignation,
en union avec mon Sauveur,
tout ce qu'il vous a plu d'ordonner
de moi pour le temps et pour l'éternité.
Je ne veux, ô mon Père,
d'autre emploi,
d'autre demeure,
d'autre vêtement,
d'autre nourriture,
d'autre santé,
d'autre fortune,
d'autre réputation,
d'autres talents que ceux
que vous m'avez destinés.
Si vous voulez que rien
ne me réussisse
et qu'on m'enlève tout ce que je possède,
je le veux aussi!
Si vous voulez que je sois dénué de tout,
abandonné de tout le monde,
et que, toujours en butte
à la contradiction et à la calomnie,
je vive dans des peines continuelles,
je le veux aussi!
Pour ce qui regarde mon avancement spirituel,
je ne veux non plus que ce que vous voulez.
Si vous ne me réservez qu'un seul degré de grâce,
d'amour et de gloire,
je n'en veux pas davantage,
parce que vous le voulez ainsi.
Je préfère l'accomplissement
de votre sainte volonté
à tous mes intérêts quels qu'ils soient.
En un mot, ô mon Dieu,
disposez de moi
et de tout ce qui m'appartient,
sans faire attention à mes goûts
ni à mes dégoûts,
à mes peines ni à mes joies.
Quelle que soit votre conduite à mon égard,
douce ou amère,
je l'accepte et l'agrée
en réparation des murmures
contre votre adorable Providence
et je proteste en ce moment
que jusqu'à mon dernier soupir,
je ne veux répondre à tous vos desseins sur moi
que par ces deux mots
qui seront ma devise: Fiat.
Amen.